samedi 16 mai 2020

Déconfinement: Jour 6


Ah le week-end est enfin arrivé ! Cette première semaine a rejoint de loin mes plus longues heures d’angoisses et son gros lot de tristesse. Comme je suis là pour vous faire rire, je ne vais pas vous raconter les dizaines de raisons qui me donnent envie de me terrer très loin du monde des humains, pour rejoindre une communauté de renards, qui m’accueilleraient les pattes ouvertes comme une des leurs. Je veux bien me teindre en rousse s’il le faut. Même les poils des jambes.

Bref. Ce semi-confinement a offert un repos de l’âme pour certains dont je fais partie. Repos vite terminé avec le relancement de l’économie, et ouverture des garderi.. des écoles.

Quelle joie de se revoir avec les copains. Mini Pirate, un peu la boule au ventre était fort heureuse de retrouver ses camarades. Ce qui est bien, c’est que nous pouvons profiter de réapprendre les jours de la semaine et les mois. Car comme les enfants vont à l’école le mardi, jeudi, lundi, jeudi, vendredi matin, mardi...c’est plus complètement clair. Et les mois, pareil : janvier, février, confinement, mai…. Les années, c’est plus facile. Avant le confinement, Après. Je vais reprendre ça avec Mini Pirate. On va dessiner une ligne du temps.

L’Homme s’en sort le mieux. Il trouve du plaisir avec ses classes. Et Bébé Stitch et moi, on les regarde aller et venir. On a l’impression d’être une meute, éparpillée. Par la force des choses, on réutilise la voiture pour faire des grands trajets. Et plus la vie reprend ses droits, enlevant à nombre d’entre nous les angoisses de l’arrêt, plus chez moi, elles grossissent et viennent se coller à ma peau, comme un rideau de douche mouillé, m’enroulent et m’empêchent de respirer. Il y a peu de choses que je n’ai su accepter, même l’impensable. Mais là, j’ai vraiment plus envie de continuer comme ça.

Je vais aller chercher quelques feuilles et branchages, fabriquer mon nid et prendre mes petits. Leur apprendre la vie en mangeant des pissenlits et des fleurs de bourrache. Retirer mon argent des banques, planter mes légumes dans un coin de clairière, lire de la poésie et chanter du Bach avec L’Homme. Autour du feu, je vais remettre des cordes à ma guitare, le piano ne va pas rentrer dans le terrier.

Ce sera chouette, on sera enfin à notre place, on ne sauvera plus la nature, on prendra soin du vivant car nous en faisons partie mais nous l’avons clivé en disant  « les humains », « la nature »…foutaise que tout ça. Nous sommes un tout. 

Du coup est-ce vraiment nécessaire de réapprendre les jours de la semaine ?


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