jeudi 24 décembre 2015

Joyeux Noël ou comment ne pas avoir d’inspiration sur le thème !



L’année touche à sa fin. Dans quelques jours on se remémorera la tuerie de Charlie Hebdo. C’est à ce moment que mon blog a commencé.

Mon année (pour vous parler un peu de moi) a été pleine de rebondissements et c’est une des première fois depuis bien longtemps que je ne me dis pas « j’espère que l’année prochaine sera meilleure », car 2015 fut un bon cru ! Mais vous vous en foutez un peu de mon année et je le comprends

Alors parlons de Noël, c’est  joli Noël. Et c’est féerique : toutes ces lumières de Noël qui viennent bouffer de l’énergie alors qu’on fait exprès de changer d’heure chaque année pour consommer moins. On est tous crevés par ce changement et deux semaines après, hop avec une petite mélodie des « Anges dans nos campagnes » on allume toute une ville ! C’est logique.

C’est beau Noël, parce que l’on sent que tout le monde véhicule le même message. Toutes les grandes enseignes du monde: CONSOMMEZ. C’est bien, pour une fois tout le monde est d’accord. Parce que c’est vrai, il faut bien le dire, la naissance de Jésus dans sa cahute avec la mère à califourchon sur l’âne et notre ami Joseph qui construisait déjà le landau, c’est le message qu’ils voulaient faire passer : « Achète une tablette à ton gosse ». C’est juste mal traduit, c’est tout.

Pis Noël, c’est l’ occasion de tous se retrouver pour manger un truc comme un foie gavé d’une oie torturée ou alors des œufs de poissons, ou une bonne viande bien juteuse. Ce matin, je me promenais avec mini-pirate en ville et j’ai vu des gens qui faisaient la queue jusque dehors des boucheries. Je vais leur proposer des plats végétariens. Ils gagneront du temps.

Mais avant tout, comme tout le monde l’a si bien compris, Noël c’est le partage. Par exemple on reçoit des sms comme « c koi le num de réf du lego ke veu ta fille ? » ou qui prend qui à Noël (pour les parents divorcés), il y a la clause « sapin » (une année Noël, une année Nouvel An), clause sapin, hahahaha… non mais pourquoi pas la clause « bûche » ? Bref, on reçoit des nouvelles de tante Hildegarde qui est hyper contente que les garçons aillent bien… zut, on a deux filles, elle a dû se gourer. Et on sent que les Noël en famille, c’est la base.
Tout le monde est serein, du reste les pharmacies sont en rupture de stock de Gelsemium. Bon.

Je peux vous faire la morale, vous dire que l’artisanat reste le meilleur moyen d’offrir des cadeaux en ce jour si beau. Mais vous ne le trouverez que très rarement dans les Marchés de Noël, l’importation de produit indiens ou chinois semble plus à même d’attirer le chaland.

Vous pouvez aussi ne rien offrir, faire une soupe et chanter des chansons. Si vous ne savez pas chanter, vous pouvez toujours faire du triangle. Joli son, le triangle.

Sur ce, je vous remercie de m’avoir suivie durant toute cette année. L’année prochaine sera une année riche en joies, en coup de gueule et en rires !

On est tous des cons vous souhaite un Joyeux Noël !

Paix, amour et sourires aux lèvres.

PS : Si vous avez beaucoup d’argent et aucune idée de cadeau, je vous propose un don à Humansnation. Allez HOP ! 



samedi 21 novembre 2015

Ça me prend la dread!!



Mais qu’est-ce que je pourrais bien vous raconter ?

Qu’il y a comme une chape de plomb sur ma tête depuis quelques semaines ? Que même quand je regarde ma vie sous tous les angles et que j’y vois que du bon à la pelle, eh bien je n’arrive pas à ne pas voir un petit nuage gris, tout petit, mais qui fait de l’ombre à mes sourires.

Je pourrais vous raconter aussi comme je n’ai peur de rien, que je suis tellement forte ! Mourir debout au lieu de vivre à genoux etc… mais, je sens bien que mes jambes se font moins solides quand je pose une question très banale, du genre « on risque quoi concrètement en Suisse ? » Je pourrais aussi vous dire que j’ai tout le temps peur, que ma vie est une suite de peurs, et que ça n’empêche pas de se réaliser, malgré tout. Vous dire que chaque fois que Humansnation part avec leurs valises pleines à la rencontre des réfugiés, j’ai l’impression d’avoir un bout qui les accompagne, que j’ai peur pour elles, pour eux, pour les gens qui ont froid, qui ont du quitter leur pays, tout le temps, tout le temps. Parce que ce n’est pas juste. Et quand je vous écris ça j’ai les larmes qui roulent. Pendant trois ans, je n’ai pas lu les journaux, je n’ai pas regardé la télé, par lâcheté ou par protection, je ne sais pas… les deux peut-être. Et j’ai rallumé avec Charlie Hebdo.

Je pourrais vous dire de vous marrer, parce que j’y crois tellement, mais je n’ai rien de drôle sous la main, sous le coude ou sous le menton !
Je pourrais vous dire : ça va passer. Mais qui serai-je pour dire cela ?

Alors quoi ?

Je ne vous dis rien. Je range mon texte, une fois de plus, en me disant que ce n’est pas le moment, que ce n’est pas abouti, juste parce que je ne sais pas quoi vous dire ?

Je peux vous parler de banalités : vous saviez que mon amie Mirella, ne veut pas me tricoter des chauffe-poignets, doux et pleins de couleurs ? Hu ? Mais même ça, c’est loin d’être une banalité : c’est une honte !

Sinon, je peux vous dire que ma mini pirate elle fait des sacrés beaux bonhommes patates avec des bras et des jambes et aussi des oreilles de lapins aux lapins, si, c’est important, un stade de plus. (Bien que je me demande si elle ne m’enfle pas un peu avec ça. Je pense que c’est un génie de la peinture qui sait faire des bonhommes patates depuis des lustres mais qui s’en fout parce qu’elle, ce qu’elle veut c’est de l’expressionisme abstrait). Hum…

Ah oui ! J’ai fait tous mes cadeaux de Noël. Bon je n’en fais que deux à mes enfants. Donc c’était assez vite réglé en fait.

Vous dire que la colère éclate chez moi comme un ballon rempli d’eau qui éclabousse tout sur son passage ? Que le week-end dernier, j’ai cru que je me tapais la tête contre les murs à force de lire sur les réseaux sociaux des abrutis dire des phrases méga réfléchies comme « moi j’vé sortir mon 9mm pour tiré dan toute lé téte ki son pa français ». Super bonne avancée de la race humaine. Quand je dis qu’on est tous amis, c’est vrai qu’un léger doute s’immisce avant de me dire : c’est le côté inculte et peureux qui crée ce genre de choses. Mais où le con réussit, c’est qu’avec ma sensibilité à fleur d’épiderme, il me fâche le con, et il me fâche fort.

Alors il ne reste plus que l’amour. Et je pense que ça, c’est possible de vous en parler. Je vais faire court.

Quand je regarde les mains de ma petite louloutte l’une sur l’autre en train de lire un livre, toute calme, ben moi ça me met le sourire aux lèvres et je me dis : wahooo, ce que je l’aime. Quand l’homme remonte avec le sac de lessive de la buan… non je déconne, quand l’homme me regarde avec ses grands yeux noirs, je n’ai qu’une envie c’est me lover dans ses bras pendant les 50 prochaines années en n’oubliant pas, avant, de décrocher le téléphone, et d’éteindre FB, mon portable et tout ce qui pourrait nous déranger. Quand je vois le soleil à travers les feuilles fragiles orangées, je me dis que personne ne fera mieux. Plusieurs fois par jour, j’ai plein de montées d’amour pour le monde. Mais rien que de l’écrire, on a l’air con dans ce monde de lutte constante. Alors je vais prendre le risque et je vais vous dire que je vous aime.

Moi je vois qu’une solution. On va s’aimer bordel. Et si j’entends quelqu’un murmurer que c’est naïf et que c’est con, ben je lui envoie une dose d’amour en plus jusqu’à ce que ça colle. Et là, collé dans l’amour, le con il aura plus le choix. De toute façon, il pourra plus bouger.



dimanche 25 octobre 2015

"On est tous des cons" passe à l'action!

Je me suis levée ce matin avec une drôle de sensation. Une tristesse sourde et profonde m'a envahie de la tête au pieds quand j'ai lu les comptes rendus sur Facebook de Humansnation, concernant les réfugiés qui arrivent en Europe de l'Est. C'est effroyable. Innommable.
La tristesse s'est alors vite transformée en impuissance et en colère. Pourquoi des milliers de personnes se retrouvent dans des camps, dans le froid, sans eau, sans toilette, sans médecin, sans rien d'humain? Pourquoi faut-il signer des pétitions pour que les aides humanitaires puissent s'approcher des camps???

Depuis le début du blog, je suis une petite fourmi qui réagit, et là j'ai décidé de réagir mais j'ai besoin de vous, de vous TOUS pour que ce génocide programmé par les grands de ce monde n'arrive pas. Oubliez vos peurs et aidez-les, avec vos dons, votre cœur, votre temps. Bref. C'est urgent.

Mon mari et moi avons décidez d'écrire à Monsieur Burkhalter, Conseiller Fédéral des Affaires Étrangères. Ce n'est peut-être qu'un mini caillou lancé dans l'océan, mais c'en est un. Et ce n'est que le premier. La fourmi que je suis, la fourmi qui a une famille qui a signé cette lettre, continuera la lutte. Je refuse de me mettre à genou devant une phrase comme "on ne peut rien faire". 
Voici la lettre:



                                                                                 

Crise humanitaire majeure

Monsieur le Conseiller fédéral,

Nous savons et VOUS savez également ce qui se joue actuellement comme catastrophe humanitaire dans différents pays d’Europe de l’Est. L’hiver arrive et des milliers de personnes en survie, parquées dans des camps, dans des conditions insoutenables vont mourir sous nos yeux.

Impuissants que nous sommes, simples citoyens de Suisse et du monde face à ce désastre humain, nous refusons de porter individuellement cette colère, cette tristesse, cette honte dûe à votre inaction, votre attentisme, votre complaisance. Vous avez les moyens de ne pas laisser mourir des milliers d’enfants et d’adultes qui fuient la guerre et qui ont exactement la même valeur humaine que vous, vos enfants, votre femme.

Nous vous exhortons à mettre en œuvre tout ce qui est en votre pouvoir pour empêcher ce meurtre de masse programmé.
Il y a URGENCE. C’est maintenant.
Auschwitz et Treblinka.

Nous fondons  nos espoirs les plus fous dans votre réactivité historique.
Espoirs d’hommes et de femmes citoyens du monde déchirés en tant que citoyens de ce pays qui défend si bien une tradition humanitaire et pacificatrice.

Recevez nos meilleures salutations.




En copie :   CICR, Av. de la Paix 19, 1202 Genève
                     RTS, Direction, Quai-Ansermet 20, 1205 Genève
                     ONU, Secrétariat général, Palais des Nations, 1211 Genève
                     EDIPRESSE GROUPE, Direction, Av. de la Gare 33, 1001 Lausanne
                     Avaaz.org
                     presse@humansnation.com

Merci de l'avoir lue. Levons-nous ensemble pour éviter le pire.
Pour information, un événement aura lieu mercredi 28 octobre 2015, à partir de 18h à l'Aula Magna et Foyer du Château d'Yverdon-les-Bains, ayant pour titre: "Agir pour les réfugié-e-s: quelles pistes?". VENEZ NOMBREUX! 




jeudi 24 septembre 2015

Coup de gueule ! Honte à vous !!



Depuis quelques semaines, je sursaute d’indignation en entendant certains propos sur les réseaux sociaux, dans les journaux ou simplement à l’épicerie du coin. Chacun y va de son petit ou grand côté raciste, patriotique, chauvin, religieux ou que sais-je…

Je n’en peux plus. J’ai peur, je suis triste et j’ai honte de vous. Je vomis vos paroles répétées par cœur que vous ne comprenez même pas.

Peut-on espérer un moment de silence. Mais je pense que rien ne suffit à vous faire taire à part la révélation du secret de la saison 102 de Secret Story. S’il vous plaît, essayez d’écouter au moins les battements de votre cœur.

Je vais juste vous donner un filon, un tout petit… et comme je suis égocentrique je vais parler de moi.

Je ne suis pas patriotique, croyante, méchante, médisante, blanche, noire, étrangère, suisse, dans les normes,  insensible, dévalorisante, mariée, célibataire, je ne suis pas hétéro, homo, jaune, rouge, verte, de gauche, de droite, libre, en prison, riche, pauvre, reconnue, orthodoxe, musulmane, chrétienne, libérale, égoïste, économe, fashionista, hippie, en emploi, au chômage, à l’aide sociale, alcoolique, toxicomane, connectée, jolie, moche, blonde, rousse, noiraude, châtain...

Je suis juste un être humain.

Comme tous les êtres humains qui essaient de fuir leur pays.
Alors bienvenue à ces êtres humains en lesquels je me reconnais et je me vois. Et j’espère au plus profond de mon cœur d’humain qu’ils arriveront un jour à rire de nouveau.

PS : Non, le mot « humain » cité 4x dans le dernier paragraphe n’est pas une faute de répétition ou de manque de synonymes, de l’entendre plusieurs fois peut aider à l’assimiler.




mercredi 16 septembre 2015

Anniversaire de mariage



Le 31 août dernier, ça faisait 4 ans que je me suis mariée. Et ce n’est pas parce que l’on a joué notre mariage à Cap ou Pas cap, que ce n’est pas un jour important ! Donc…

…En ce lundi, après avoir écrit un mot à mon cher et tendre, je lui ai acheté un petit présent, c’est tellement bien attentionné le cadeau, parce que même si t’y crois pas vraiment aux belles institutions du mariage, tu veux faire plaisir à l’autre. Moi je lui ai acheté un bilboquet parce que c’est un jouet en bois (restons enfant), et surtout parce que c’est deux parties séparables mais totalement inséparables si tu veux y jouer. Je trouvais la métaphore jolie.

J’ai, ensuite, attendu qu’il revienne de chez le dentiste pour qu’on se fasse un bek, échange de cadeau et hop je pars à la poterie. On ne va pas se la jouer souper aux chandelles quand même ! Mais là, le destin nous a proposé autre chose.

Mon amoureux s’est pris la porte automatique de la clinique dentaire, après une extraction de la prémolaire gauche. Qu’est-ce que ça veut bien pouvoir dire en langage du corps, un truc comme ça ?

18h16 : le téléphone sonne.
« chwui à la cwcliniquwch et chwai mal.. » moi ne comprenant qu’un mot sur 12, je demande qu’il reformule sa phrase. De guerre lasse, il me passe l’assistante pour mon plus grand bonheur. Là, une voie normale s’échappe de mon ibidule pour me dire que mon mari est entré en collision avec la porte vitrée et qu’il s’est ouvert le nez, qu’il est un peu sonné et qu’il ne peut pas conduire. Il conviendrait que je l’amène aux Urgences.

18h22 : je demande à mini-pirate de mettre ses chaussures rapidement, car papa a eu un léger accident et que nous allons  aller le chercher à la clinique. « Oui mais moi je veux jouer, maman ». NON, ça ne va pas être possible. Le tout, rester calme.

18h29 : passé par les chemins vicinaux. Roulé sur deux roues à l’heure de pointe, j’arrive avec calme et sérénité à la clinique dentaire, même si à l’intérieur de moi, je suis mortifiée par ce que je vais y découvrir. J’ai un passif d’accident qui me fait redouter les appels avec le mot « urgence » dedans.

18h31 : mon homme est assis sur une chaise de dentiste, un sac de glace sur la tête, le nez explosé et une bosse bien marquée sur le front. Avec évidemment une dent en moins donc endormi de la moitié de la gueule, ça donne un peu l’illusion qu’il descend d’un ring de boxe. Je le prends par la main. Ou plutôt il s’accroche à mon bras et nous partons cahin-caha, après avoir remercié très chaleureusement les médecins dentistes très efficaces également en cas de blessure au nez.

18h45 : Urgences de l’hôpital. Je laisse ici mon très cher mari, pour aller chercher ses antibios pour sa dent, et faire garder ma louloutte car je sens bien qu’on en a pour un certain temps. Je ressens une énorme protection bienveillante envers l’être aimé, jusqu’à ce qu’il me dise que j’aurai du aller à la poterie. Lui n’aurait certainement pas annulé sa soirée pour moi si j’avais eu le nez en forme de chou-fleur. L’envie de le faire saigner d’avantage me chatouille les mains. Quelque part, un point de suture de plus ou de moins ?!

19h15 : je sors enfin de la pharmacie, avec ma fille sur la hanche, il y avait toute la ville je crois. Ont-ils tous été à la clinique dentaire ?

19h20 : dans la voiture, j’entends un hurlement venant du siège pour enfant, Mini-pirate a oublié sa voiture fétiche à la pharmacie. Arrrhhhhfhhfhfhfhalkfhadofiuldshufail. POURQUOI ?????

19h26 : je livre ma fille à ma sœur et ma mère, c’est comme les familles italiennes, on vient à plusieurs en cas d’urgence. Elles repartent fissa à la pharmacie pour aller chercher Dinoco, la voiture bleue dans Cars 1.

19h34 : je fume une clope devant l’hôpital, car j’en ai besoin. J’ai chaud, mes cheveux partent dans tous les sens, j’ai soif, j’en ai marre, je ne veux pas être à l’hôpital, je suis inquiète, je ne veux pas un mari défiguré à vie, bref, mon égoïsme reprend forme.

19h56 : après avoir frappé à toutes les portes, je trouve ENFIN mon mari, qui n’a toujours pas été admis aux urgences et qui était parti fumer dans le sas extérieur. Saperlipopette, il m’énerve avec ses clopes. Son nez change de forme un peu comme les barbapapas. Le sang coagule, c’est top. J’ai faim.

20h19 : on le prend et on le couche dans un box. On va y arriver. Je sens le but se rapprocher. L’espoir fait vivre. Il y a 4 heures on nous parlait d’opération, de points de suture. Je suis donc un peu tendue face au verdict.

De 20h19 à 22h : on parle de nous, des peurs, de son nez, de nos 4 années de mariage entre les rires et les engueulades. Des enfants, de nos parents. On se rend compte qu’on parle bien plus que si on été allé au resto tous les deux. Lui couché sur ce lit aux urgences, je me sens protectrice. Je ne voudrai jamais le perdre ce mec qui me rend folle par moment. C’est l’homme, c’est lui auquel j’ai dit oui pour faire des enfants et je me rends compte la chance que l’on a de n’être à l’hôpital que pour des broutilles, finalement.

22h : Le médecin entre et le vaccine contre le tetanos, lui colle 8 Steri-strips™ en étoiles sur le nez et nous laisse repartir. Tout ça pour ça. Plus de peur que de mal. Ouf.

On rentre à la maison, épuisés, je lui fais des tartines, le mets au lit et attends qu’il s’endorme pour m’endormir.

Y a pas à dire : ça rapproche, les petits accidents de la vie. Je lui ai offert mon cadeau quand il était déjà au lit, et il a eu l’interdiction formelle de jouer avec. Le bilboquet, ça fait mal parfois sur le nez.

Alors mesdames, j’ai un filon, si vous voulez faire un point constructif sur vos amours. Envoyez votre mec dans une baie vitrée ou écrasez lui un truc sur le nez. Je vois que ça. 



mardi 8 septembre 2015

La rentrée



C’est la rentrée. Moi je le sais parce que mon mari est prof. Et lui, il le sait aussi parce que comme chaque année depuis 23 ans, il a des boutons aux coins des lèvres et il se ronge les ongles jusqu’à la 2ème phalange. La rentrée scolaire, c’est comme Noël. Sauf qu’il fait beau et qu’il n’y a pas de cadeaux. C’est chaque année, on le sait, mais on dit tous une phrase du genre : « déjà la rentrée ?! » ou « Déjà Noël ?! ». A première vue, on ne s’y habitue pas.

Pour moi, c’est facile, je n’ai que fille aînée qui reprend l’école et qui est dans une routine, dirais-je.
Et mini-pirate a encore une année de liberté devant elle ; avant les 78 ans qui lui restent de contraintes, de tests scolaires, professionnels, de choix, de notes, de comparaisons, de ballons dans la tronche à la gym. Alors cette rentrée est plutôt soft pour moi, c’est pour cela que j’ai le temps de regarder les autres.

Vue par une majorité de parents :

Pour ceux dont les tendres enfants commencent en ce joli mois d’août, on sent une effervescence dans les rayons de la Migue, proche de l’hystérie. Va-t-on opter pour le look total « Reine des Neiges » ou saupoudrer par ci, par là, de Mickey, Cars, Planes, Spiderman, et j’en passe… Aura-t-il assez d’un plumier à 12 étages ou serait-il mieux d’acheter 5 trousses afin de différencier les stylos des crayons, les gommes des néocolors, et les règles des compas. Et le sac ? Sur roulette pour ne pas qu’il se fasse mal au dos, mais il a l’air con. Ou le sac à dos, avec risque de double scoliose dans quelques années ?
Et les habits ? Et la coupe de cheveux ? Et la récré ? Et... Et...Et...STOOOOP.

Bon, je sais qu’au jour d’aujourd’hui l’école nous demande un peu de matériels, certes, chers parents, mais je tiens tout de même à vous rassurer sur le fait qu’il existe encore quelques crayons qui trainent de ci de là entre deux ordis dans les classes. Donc il est inutile de lui acheter un scaphandrier pour la piscine.

Mais les parents, ils achètent plein de trucs à leurs enfants pour deux raisons : la première c’est parce qu’ils aimeraient que Dylan ou Marjorie soit le ou la plus belle de l’école. Celle qui suit la mode, mais en lin bio quand même un peu, même si on lui met aux pieds, des chaussures fabriquées par des petits Coréens (qui, eux au moins ne se posent pas tant de questions pour la rentrée).
Mais aussi parce qu’ils culpabilisent. Car eux, ils sont drôlement contents que leur enfant commence ENFIN l’école !!!! Combien de mamans que je croise - et je ne vous juge pas, Mesdames - me disent : « c’était le fin moment ! Je ne savais plus quoi faire avec mes enfants ». Ben heureusement qu’ on commence l’école à 4ans et pas à 6 comme dans notre tendre enfance ! Parce qu’on devrait se les coltiner encore 2 ans. Pffff….

Bon je fais partie des mamans fusionnelles, qui se disent que c’est si bon de les voir encore sans préoccupation ni obligation courir dans les champs. Mais je crois que c’est vraiment mon problème parce que mini-pirate elle se réjouit à fond. Comme dirait ma copine Rosemonde, on ne parle que de soi.

Vue par mon enseignant de mari et mon enseignante de sœur (oui j’ai un duo-pack de bons conseils) :

La rentrée, c’est le début de la catastrophe. Les 25 semaines de vacances ont passé tellement vite, on est tous sur les genoux parce qu’on a tellement donné aux gosses. On se promet que l’année prochaine, on les mets tous en colo.
Mais la rentrée, elle, commence par l’ouverture du mail de l’horaire 2015-2016. Et là, au rythme de spasmes, mon mari émet des sons inconnus jusqu’alors. Entre des supers gros mots et des sons proche de l’extase, je sais alors si l’année va être difficile ou pas.
Là, ça va. Bon il finit quand même trois fois à 16h50 mais dans l’ensemble il est assez content. Je ne ramènerai pas ma sempiternelle rengaine sur l’emploi du temps des enseignants. Car j’ai moi-même arrêté l’Ecole Normale pour faire des horaires de 7h-18h30, alors je me tais. J’ai choisi.

Et ensuite, il y a la phrase : « je vais jamais y arriver », et c’est là que je prends du temps pour lui dire que c’est sa 23ème rentrée donc que ça va aller, et qu’il assure et que c’est LUI le meilleur. Mais en vain, il faut bien 2-3 semaines de rodage pour que la confiance revienne.

Ok, là, je me moque un peu. Mais je me dis, quand je vois 23 élèves de 11ème sortir de sa classe - tous l’air plus vieux que moi - que je ne pourrai en aucun cas enseigner. Je pense que je me ferais pipi dessus de peur.

Ma sœur, elle, se préoccupe assez tardivement de sa rentrée, mais a décidé de mettre ses enfants en école privée : c’est dire qu’elle croit fort en l’école publique. Elle enseigne en enfantine.

Pour vous donner des nouvelles de mes deux guerriers partis au front le 24 août à 8h15 tapantes, tout s’est bien passé. Mon homme n’a eu qu’une lapidation à coups de craies d’un élève sur une autre fille. Et ma sœur, tout tranquille aussi : deux se sont barrés, un a vomi aux 4 coins de la classe, 12 pleuraient à perdre leur première dent et un seul s’est cassé l’arcade sourcilière en jetant son camarade sur le bord de la table. Ma sœur est saine et sauve.

Il y a aussi tous les enseignants qui sont très contents de recommencer, car ils en ont plein le fion de s’occuper de leurs mômes. Ou alors, parce que leur vie, c’est leur savoir à transmettre. Respect. Minute de silence.




Vue par les enfants :

Alors là c’est un mystère que je n’explique pas trop. Il y a tellement de cas différents. Pour faire bref : ceux qui vomissent de peur 4 jours avant, ceux qui se réjouissent parce que les vacances « ça va un moment », ceux qui s’en foutent, ceux qui savent qu’ils fugueront le premier matin, ceux qui rentrent enfin dans le grand collège, ceux qui retrouvent l’être aimé après de longues semaines, ceux qui commencent leur dernière année et qui se projettent dans leur vie d’adulescent…

En tous les cas, ce 24 août passé sonnait le glas de la fin de l’été, de l’insouciance de l’horaire, de la chaleur excessivement bonne et sentait l’odeur des tableaux noirs et des baskets neuves.

Pour moi, la rentrée…
…c’est retrouver un peu ma liberté. Je n’ai plus un mari à temps plein à la maison et au vu de ma grande indépendance cela me fait du bien de reprendre la barre.
C’est aussi le signe que les années filent et quand je regarde en arrière, je me dis que moi, les rentrées, je les ai jamais aimées.
Et dans une année, c’est Mini-pirate qui prendra le chemin de l’école, le sac Cars collé dans son petit dos, la joie et l’entrain dans ses petites jambes et un grand sourire de faire partie des « grands ». Et moi, là je vous écrirai combien j’ai pleuré devant le portail de la « grande école ».
Midinette je vous dis. Ou pas.






mardi 25 août 2015

A poil !



Je ne peux commencer ce nouvel article que par une phrase un peu désuète: Je suis en colère.

En me promenant dans un kiosque, je tombe sur « Le Matin du 14 août 2015 » dont le titre en première page est le suivant : Art ou provoc ? Le nu en ville choque, évidemment en lettre blanche sur fond rouge et en majuscule pour attirer le quidam que je suis. Je me penche donc sur cette question.

C’est au sujet du Festival sur la nudité à Bienne qui regroupe 18 troupes professionnelles : « Body and Freedom ». Pour moi, rien que le titre me donne de l’espoir en l’être humain ! Le principe est le suivant: des gens totalement nus font des représentations dans la ville ou simplement des gestes du quotidien. Des personnes de tout âge, de tout horizon et de toutes les couleurs.
Ils ne sont même pas dans les rues les plus passantes, et qui plus est, les gens choqués par cette nudité auront même le luxe de l’éviter en passant par des bordures de la zone autorisée, construites à cet effet.

Bien. Le nu choque ? Et les photos des enfants qui vivent la guerre, est-ce que cela choque ? Les filles à peine majeures couchées sur des bagnoles au salon de l’auto, dans des positions lascives et surmaquillées est ce que cela choque ? Les séries télé qui regorgent d’hyperviolence, d’exécutions, de viols...qui passent à des heures tout à fait descentes sur toutes les chaînes? Les clips de rap, avec des nanas en string qui se trémoussent pour faire déco ? Les jeux vidéo dont le héro est un soldat qui va tuer la moitié de la planète ? Ça vous choque ? Et monsieur le puritain qui va détourner son regard de ce nu si provocateur, a-t-il une connexion internet sur son smartphone lui permettant d’accéder à Youporn à tout moment ?

John Lennon a dit : « Nous vivons dans un monde où l’on se cache pour faire l’amour… mais la violence est faite en pleine lumière du jour. » D’accord. Je vous entends penser. C’était John Lennon, l’amour libre, les babas cool allumés qui croyaient pouvoir refaire un monde meilleur, gorgés de psychotropes. Leurs idéaux peuvent paraître niais au jour d’aujourd’hui, mais n’avaient-ils pas raison ? Raison de croire en ce que l’humain a de si précieux ? L’amour universel, l’abolition des classes sociales, l’amour libre et dans les champs, la non-appartenance, la liberté, bordel ! Est-ce que jouer de la guitare à poil dans une forêt, en regardant pousser les fleurs, faisait du mal autour d’eux ? Forcément une telle révolution ne pouvait pas durer, l’humain n’est-il pas là pour s’empêcher de vivre libre ?

Moi je veux des gens à poil dans les rues, qui nous montrent que les affiches de jeunes prépubères photoshopées ne sont pas LA réalité.
Que c’est beau un corps avec ces défauts! Mettez-vous à poil devant un miroir et regardez-vous et aimez-vous. Oui, vos kilos en trop sont beaux, oui, votre cicatrice de césarienne est belle, oui, vos genoux trop en dedans, vos pieds plats, la vieillesse, les seins tombants et pâles, les poils dans le dos, les épaules basses, le ventre rond, les paupières fatiguées, les rides aux coins des yeux, les marques du temps, les bienfaits de la jeunesse, les fesses plates, les poitrines menues... C’est de l’art à l’état pur.

Avec ce corps vous pouvez vous déplacer, aimer, penser, donner la vie, danser, rire. Votre corps est votre compagnon de tous les jours. Quand allons-nous décider de le chérir comme un ami et de l’accepter avec toutes ces imperfections ? Alors, ça ne nous fera plus peur de le croiser dans une rue.

Le charmant Mathias Müller, vice-président de la section locale de l’UDC donne cet argument: « Les passants se verront imposer la vue de ces nus sans rien avoir demandé ». Moi, je n’ai pas demandé des centaines d’affiches de pub qui me vrillent le regard tous les jours, je n’ai pas demandé à voir des gens pour qui la vie est faite que d’apparence et de bling bling, je n’ai pas demandé à voir des personnes tristes vêtues de gris qui avancent en masse tels des zombies, ils me sont imposés tous les jours et je fais avec. Monsieur Müller s’inquiète  également de la nuisance que cela peut avoir sur la ville. Surtout que cette fois, le festival a été subventionné par cette dernière. Elle a versé CHF 10’000.- pour cela. Quelle honte !!! On aurait pu les verser à l’armée ? C’est tellement plus joli un homme en uniforme dans sa toute puissance guerrière. Ou alors, pour le prix un joli autocollant pour le Gripen ou une demi hélice de drone ?

Heureusement que Monsieur Thomas Zollinger, l’organisateur qui a obtenu l’autorisation pour ce festival… après cinq ans de négociations (!?!?) avec la ville est là pour nous permettre, de nous réapproprier le corps, sans provocation. Cet événement est une première mondiale, tout de même.

Alors moi je dis : Bravo, Monsieur Zollinger ! Je dis Bravo Bienne, d’avoir dit OUI. Et pour l’occasion, je vais aussi me mettre à poil pour communiquer un message de paix, d’amour, de liberté et d’art autour de moi. Et si je devais choisir de vivre à poil dans une fermette avec des fleurs dans les cheveux ou alors habillée dans une maison d’architecte en béton, mon choix serait très vite fait.

Aimez vous, tous à poil, et comme dirait ma copine Sévrine, n’oubliez pas de danser !


jeudi 13 août 2015

Vacances en famille



J’adore mon titre. Ces deux mots sont totalement incompatibles. C’est comme si on disait un truc du genre : «  Que la neige est chaude cet hiver ! » ou « Comme les courses sont agréables à faire le samedi à 18h37 au Carrefour Market, avec mes 5 enfants ! ».

Les vraies vacances, c’est AVANT les vacances et ça ne dure pas longtemps. C’est le moment où, au mois de février, on réserve la maison au bord de la mer pour juillet. Et comme on part tous les 3 ans, on réserve bien à l’avance, au soleil, parce qu’on a froid. Après on regrette, mais après également.
Donc réservation, ok. Paiement des vacances, ok. Jour J-1 : préparation des valises, pas ok.
Oui il fait chaud, oui c’est la canicule. Donc pendant que, Mini-pirate, Fille Ainée et mon Mari, se baignent dans la petite piscine du jardin ombragé, Moi, je prépare les valises pour tout ce petit monde.
Cinq heures et quatre litres de transpiration plus tard, les valises, le pique-nique pour le voyage, les 25 bouteilles d’eau, le ménage et les dernières courses sont faites. Mes trois amours me crient alors : « Viens dans la piscine, ça rafraichit !!» Ah bon ??? Là, la femme obscure qui est en moi commence à prendre la place de Gentille Maman. Je sors sur le perron et envoie vulgairement chier tout le monde. Ca ne sert à rien, ça laisse tout le monde les bras ballants, la bouche ouverte mais ça fait un bien monstrueux à l’intérieur de mes tripes, même si après 2 minutes je culpabilise. Passons.

Le voyage débute par un changement de dernière minute, celui de la voiture. La grosse auto confortable de papa sans clim (je vous raconterai une autre fois l’histoire de la clim), contre celle de maman, toute petite, mais avec clim. Je suis snob, moi ? Non, j’ai chaud, et je ne veux pas que ma famille encoure le risque de bégayer à vie à cause d’un de mes pétages de plomb dans un bouchon autoroutier.
C’est donc tous serrés dans ma petite voiture, mais au frais, que j’ai jeté la moitié des bagages par la fenêtre. Il ne me reste plus qu’une culotte et des palmes pour la semaine. Et les filles ont chacune un chapeau mais pas de chaussures. Quant à l’homme je crois que j’ai lancé toute sa valise. Tant pis, on y va !

Je ne vais pas vous faire l’affront de vous raconter le voyage, entre les « on est bientôt arrivé » après 10 km et « j’ai besoin de faire pipi » après une heure de pause. A un moment, j’ai même souhaité que ma douce moitié m’oublie sur une aire d’autoroute.
Ça y est, 26 arrêts et quelques heures plus tard, nous y sommes. « The place not to be in the summer » : « La Côte d’Azur », et nous, nous y sommes. L’homme fait la gueule parce qu’il voulait aller dans les Grisons. Il fait 35° à l’ombre et je perds trois litres d’eau minute. Je ressemble à une flaque qui se déplace. Mais je me dois de rester digne  pour montrer aux filles que c’était une super bonne idée.

Avec mon TOC que tout doit être parfait, surtout moi, (et ça marche jamais évidemment), je suis partie faire les courses le samedi même de mon arrivée sur la Côte. En arrivant au supermarché j’ai cru à une plaisanterie. Il y avait nettement plus de touristes avec leur caddy que de yaourts dans les rayons frais, c’est vous dire ! (J’ai toujours trouvé hallucinant le nombre de yaourts différents, dans les supermarchés français. C’est vertigineux.)

Une fois les 750km et les courses faites, les filles sont fines prêtes pour aller à la plage. Moi je paierais pour dormir 6 jours, le corps entièrement recouvert de glaçons. Mais comme nous sommes des parents supers (ou trop cons, à voir), nous partons avec le sac, parasol, linges, manchons, tubas, palmes, filets à poisson, chapeaux, crèmes solaires, gouter, etc. Je VEUX le sac de Mary Poppins.
Pour sa première fois dans l’eau de mer, Mini-pirate pense qu’il y a trop de sel et que, (je cite) : « ça ne donne pas un bon petit goût ». Ok, je communiquerai plus loin, à Dieu ? Ou à celui qui dose la vinaigrette là-haut ?
La semaine se déroule donc entre la mer et la pêche aux poissons et la piscine et la pêche aux bactéries (l’homme rentre avec une double otite, ce n’est pas si résistant que ça ces bêtes là !).

Sur la plage, une énorme vague de nostalgie me prend à la gorge, à l’époque, je débarquais à 11h, topless, corps de rêve, bronzée, je me remettais à peine d’une nuit trop arrosée et dansante avec le magnifique Rafael rencontré sur le port entre deux discos…
Aujourd’hui, je débarque avec toute la troupe à 8h45, avec mon vieux costume de bain à rayure, dans lequel je perds le haut dès que je plonge, je prends place entre 26 familles partagées en deux groupes ; le groupe 1 : Les vieux qui ne supportent plus le chaud, et le groupe 2 : Les familles avec enfants qui ne veulent pas attraper de coup de soleil trop violent et qui tiennent à la peau diaphane de leurs chérubins. Dans cette catégorie là, il y a même des extra-terrestre. Il existe des combinaisons anti-UV pour enfant, c’est-à-dire, t-shirt, caleçon, casquette avec rabat à l’arrière pour protéger la nuque et chaussure pour pas que ces petits pieds délicats marchent sur un grain de sable trop aiguisé. J’ai remarqué, en plus que votre gosse a l’air con, il a froid dès qu’il sort de l’eau et pour longtemps car ça met des plombes à sécher ce truc moche.

A la piscine, sous le prétexte d’apprendre à Fille ainée à faire la roulade dans l’eau et le poirier, je m’éclate comme une gamine. J’aurais pu faire ça toute la semaine du soir au matin.
Ça a quand même du bon de faire des enfants, parce qu’après on a une bonne excuse pour faire les gosses tout le temps, sans se poser de questions.

Sept jours plus tard, après 3600 marches pour atteindre la piscine (300 marches pour aller à la piscine depuis la maison), 100 kilos de linges de bains et de manchons portés, 7 nuit trop courtes pour être considérées comme des nuits, qui plus est à 50cm des filles, et 25 piqûres de moustiques, nous sommes rentrés, pas reposés du tout. Presque contents de réintégrer un espace plus grand, et notre routine. J’ai promis à mon Mari que j’irai en Normandie l’an prochain.

Mais cela ne m’a pas empêché de faire la gueule trois jours en rentrant, parce que j’ai eu un gros coup de mou, celui de n’avoir peut-être pas assez profité de l’instant, et là une fois en Suisse à regarder ma vie, j’ai eu envie de la piscine et la mer TOUSSSUITE. Et aussi la vue sur le large le matin, et les poissons qui vous titillent les pieds et … et… la peau pleine de sable et de sel qui rend l’homme si sensuel, et les enfants qui rigolent en se jetant dans l’eau, les bras à la Stallone à cause des manchons. Mumpffff. J’aurais du faire l’amour à mon homme tout les soirs et rire de toutes mes dents bien plus fort et bien plus souvent. Je vais apprendre à vivre le moment présent, je suis certaine de trouver une centaine de livres là-dessus et ensuite je partirai trois semaines pour bien profiter. Seule.


mardi 14 juillet 2015

Selfie de la mort



Souvent, je me remets en question sur le nom de mon blog, à savoir « on est tous des cons ». Je me dis que c’est un gros mot, que cela peut-être insultant et ne pas donner envie d’être lu. Mais parfois, comme ce matin, il ne pourrait absolument pas porter un autre nom, parce qu’il faut l’avouer, il y a une bonne majorité d’humains qui mérite le titre donné à ce blog.

En Russie (cf Le Matin du 8 juillet 2015, oui bon ça va), la police a mis en place une campagne de sensibilisation pour demander au peuple de faire attention aux risques que l’on peut encourir quand on prend des selfies sur la cime d’un arbre, par exemple. Bien.

Revenons donc, à la base de la base. Narcisse. Non pas la fleur, qui est certes très belle, mais notre ami Narcissou, le chasseur originaire de Thespie en Béotie, celui qui avait besoin de se contempler dans le reflet d’une source pour s’admirer et pour essayer de rattraper son image dont il était tombé amoureux, jusqu’à en mourir noyé le coquinou, alors qu’il aurait pu se poster devant un miroir toute la journée. Mais, il n’y aurait pas eu de leçon de morale avec le miroir. J’en conviens. Bref. Donc, celui-là même nous donne une leçon sur le fait de trop s’admirer ou d’avoir trop besoin de voir en soi une image parfaite, au risque de se perdre.

Ce qui est intéressant, c’est que maintenant, à l’ère 2.0, nous avons besoin de montrer aux autres combien nous sommes parfaits, géniaux, superbes, sexy, téméraires… et j’en passe. Mais la finalité est la même, on finit par en crever. Like you Mister Narcisse !

Je ne vais pas vous répéter combien tous les réseaux sociaux sont truffés de gazelles et de taureaux dans des pauses lascives ou au contraire très athlétiques, pour pouvoir à n’importe quel moment de la journée, se regarder soi ou son voisin. C’est souvent très pathétique et les photos genre : « je-bois-un-mojito-avec-ma-meilleure-amie-qui-a-une-bouche-rouge-sang-de-tepu-et-qui-boit-dans-le-même-verre-mais-chacune-sa-paille », ça me fait vite chier. Ça c’est dit.

Revenons à nos hippogriffes, aujourd’hui le selfie peut tuer. Je cite, le Matin: « une jeune moscovite de 21 ans s’était accidentellement tirée dessus alors qu’elle se prenait en photo avec un pistolet à la main », oui. On peut dire Bravo. C’est vrai, on a tous l’idée à un moment donné, de se dire, « je n’ai pas le selfie  un flingue à la main ! », genre carte Pokémon à collectionner. « J’ai le selfie romantique tête penchée en noir-blanc, j’ai celui où je regarde dans le vide comme si j’étais super intelligente et un brin dépressive en chromé, j’ai celui où je porte mon bébé avec un éclat de rire digne des pubs Blédina sans oublier l’immanquable où je suis avec une bande d’amis hyper branchés. » Mais celui avec le pistolet, pas encore.
Et on a tous un flingue à portée de main. Alors moi je fais un peu gaffe, avec les enfants je le pose toujours sur le deuxième étage de la bibliothèque, question qu’ils ne l’attrapent pas du premier coup !
Les Russes font encore plus forts: « deux jeunes hommes ont péri dans l’Oural lorsque la grenade dégoupillée qu’ils tenaient à la main pour un selfie a explosé. Seul le téléphone s’en est sorti. » Y-a-t-il besoin de commentaire ?

Je vous fais donc une petite liste de quelques selfies à ne pas prendre, à moins de vouloir une jolie photo posthume :

-          Ne pas prendre de selfie à 240 km/h sur un chemin de campagne, la tête sortant de la fenêtre de la voiture, une main occupée avec une perche pour prendre un peu de recul. Ce n’est pas une bonne idée.
-          Ne pas prendre de selfie à côté d’un tigre du Bengale, ou d’un ours. Les animaux apprécient moins les flashes que nous.
-          Ne pas prendre de selfie sur les voies de chemins de fer, avec le train qui arrive, pour créer un contexte un peu suspens. CA NE SERT A RIEN.
-          Ne pas prendre de selfie sur la montagne des singes du Zoo de Bâle à la période du rut, vous n’allez peut-être par mourir mais vous allez avoir mal.
-          Ne pas prendre de selfie si vous tournez le dos à une falaise de plus de 1.20m.
-          Ne pas prendre de selfie avec votre t-shirt « j’aime l’OM » devant la porte de l’autocar des ultras du PSG.
-          Ne pas prendre de selfie en hurlant dans votre sèche-cheveux « Alexandriiie, Alexandraaaaaaaaa », il n’y a pas le son dans votre photo. C’est inutile.
-          Ne pas prendre de selfie déguisé en bouc lors d’un exorcisme en Italie du Sud.

Il y en aurait encore plein d’autres, et je compte sur vous, chers lecteurs et chères lectrices pour grossir cette liste. (envoyez-moi vos idées à ninabrowska@gmail.com).

Alors évidemment, en tant qu’auteur de chroniques, je me dois de me mettre en situation et de vous montrer le selfie le plus dangereux qu’il m'ait arrivé de faire. (Attention! Cette photo peut choquer, il n’y a aucun trucage, d’où le visage légèrement crispé. Vous avez déjà essayé de sourire naturellement avec votre pied sur la tête, vous ?):



Mais en définitive, le plus dangereux n’est-il pas de vouloir à tout prix se montrer constamment, dans toutes les situations pour ne plus être qu’un produit des réseaux sociaux ? Et non un humain libre de garder pour soi ses beaux et ses mauvais moments ?