Le 31 août
dernier, ça faisait 4 ans que je me suis mariée. Et ce n’est pas parce que l’on
a joué notre mariage à Cap ou Pas cap, que ce n’est pas un jour
important ! Donc…
…En ce lundi,
après avoir écrit un mot à mon cher et tendre, je lui ai acheté un petit présent,
c’est tellement bien attentionné le cadeau, parce que même si t’y crois pas
vraiment aux belles institutions du mariage, tu veux faire plaisir à l’autre.
Moi je lui ai acheté un bilboquet parce que c’est un jouet en bois (restons
enfant), et surtout parce que c’est deux parties séparables mais totalement
inséparables si tu veux y jouer. Je trouvais la métaphore jolie.
J’ai, ensuite,
attendu qu’il revienne de chez le dentiste pour qu’on se fasse un bek, échange
de cadeau et hop je pars à la poterie. On ne va pas se la jouer souper aux
chandelles quand même ! Mais là, le destin nous a proposé autre chose.
Mon amoureux s’est
pris la porte automatique de la clinique dentaire, après une extraction de la
prémolaire gauche. Qu’est-ce que ça veut bien pouvoir dire en langage du corps,
un truc comme ça ?
18h16 : le
téléphone sonne.
« chwui à la
cwcliniquwch et chwai mal.. » moi ne comprenant qu’un mot sur 12, je demande
qu’il reformule sa phrase. De guerre lasse, il me passe l’assistante pour mon
plus grand bonheur. Là, une voie normale s’échappe de mon ibidule pour me dire
que mon mari est entré en collision avec la porte vitrée et qu’il s’est ouvert
le nez, qu’il est un peu sonné et qu’il ne peut pas conduire. Il conviendrait
que je l’amène aux Urgences.
18h22 : je
demande à mini-pirate de mettre ses chaussures rapidement, car papa a eu un
léger accident et que nous allons aller
le chercher à la clinique. « Oui mais moi je veux jouer, maman ». NON,
ça ne va pas être possible. Le tout, rester calme.
18h29 : passé
par les chemins vicinaux. Roulé sur deux roues à l’heure de pointe, j’arrive
avec calme et sérénité à la clinique dentaire, même si à l’intérieur de moi, je
suis mortifiée par ce que je vais y découvrir. J’ai un passif d’accident qui me
fait redouter les appels avec le mot « urgence » dedans.
18h31 : mon
homme est assis sur une chaise de dentiste, un sac de glace sur la tête, le nez
explosé et une bosse bien marquée sur le front. Avec évidemment une dent en
moins donc endormi de la moitié de la gueule, ça donne un peu l’illusion qu’il
descend d’un ring de boxe. Je le prends par la main. Ou plutôt il s’accroche à
mon bras et nous partons cahin-caha, après avoir remercié très chaleureusement
les médecins dentistes très efficaces également en cas de blessure au nez.
18h45 :
Urgences de l’hôpital. Je laisse ici mon très cher mari, pour aller chercher
ses antibios pour sa dent, et faire garder ma louloutte car je sens bien qu’on
en a pour un certain temps. Je ressens une énorme protection bienveillante
envers l’être aimé, jusqu’à ce qu’il me dise que j’aurai du aller à la poterie.
Lui n’aurait certainement pas annulé sa soirée pour moi si j’avais eu le nez en
forme de chou-fleur. L’envie de le faire saigner d’avantage me chatouille les
mains. Quelque part, un point de suture de plus ou de moins ?!
19h15 : je
sors enfin de la pharmacie, avec ma fille sur la hanche, il y avait toute la
ville je crois. Ont-ils tous été à la clinique dentaire ?
19h20 : dans
la voiture, j’entends un hurlement venant du siège pour enfant, Mini-pirate a
oublié sa voiture fétiche à la pharmacie.
Arrrhhhhfhhfhfhfhalkfhadofiuldshufail. POURQUOI ?????
19h26 : je
livre ma fille à ma sœur et ma mère, c’est comme les familles italiennes, on
vient à plusieurs en cas d’urgence. Elles repartent fissa à la pharmacie pour
aller chercher Dinoco, la voiture bleue
dans Cars 1.
19h34 : je
fume une clope devant l’hôpital, car j’en ai besoin. J’ai chaud, mes cheveux
partent dans tous les sens, j’ai soif, j’en ai marre, je ne veux pas être à
l’hôpital, je suis inquiète, je ne veux pas un mari défiguré à vie, bref, mon
égoïsme reprend forme.
19h56 : après
avoir frappé à toutes les portes, je trouve ENFIN mon mari, qui n’a toujours
pas été admis aux urgences et qui était parti fumer dans le sas extérieur.
Saperlipopette, il m’énerve avec ses clopes. Son nez change de forme un peu
comme les barbapapas. Le sang coagule, c’est top. J’ai faim.
20h19 : on le
prend et on le couche dans un box. On va y arriver. Je sens le but se
rapprocher. L’espoir fait vivre. Il y a 4 heures on nous parlait d’opération,
de points de suture. Je suis donc un peu tendue face au verdict.
De 20h19 à
22h : on parle de nous, des peurs, de son nez, de nos 4 années de mariage
entre les rires et les engueulades. Des enfants, de nos parents. On se rend
compte qu’on parle bien plus que si on été allé au resto tous les deux. Lui couché
sur ce lit aux urgences, je me sens protectrice. Je ne voudrai jamais le perdre
ce mec qui me rend folle par moment. C’est l’homme, c’est lui auquel j’ai dit
oui pour faire des enfants et je me rends compte la chance que l’on a de n’être
à l’hôpital que pour des broutilles, finalement.
22h : Le
médecin entre et le vaccine contre le tetanos, lui colle 8 Steri-strips™ en
étoiles sur le nez et nous laisse repartir. Tout ça pour ça. Plus de peur que
de mal. Ouf.
On rentre à la
maison, épuisés, je lui fais des tartines, le mets au lit et attends qu’il
s’endorme pour m’endormir.
Y a pas à dire :
ça rapproche, les petits accidents de la vie. Je lui ai offert mon cadeau quand
il était déjà au lit, et il a eu l’interdiction formelle de jouer avec. Le
bilboquet, ça fait mal parfois sur le nez.
Alors mesdames,
j’ai un filon, si vous voulez faire un point constructif sur vos amours.
Envoyez votre mec dans une baie vitrée ou écrasez lui un truc sur le nez. Je
vois que ça.
Une fois de plus, des lignes qui s'alignent comme autant de fleurs des champs au printemps ! Du baume au coeur et à l'âme tes articles Nina....
RépondreSupprimerMince, c'est notre anniversaire de mariage dans 1 semaine. Faut vraiment que je fasse ça ?
RépondreSupprimer