samedi 21 novembre 2015

Ça me prend la dread!!



Mais qu’est-ce que je pourrais bien vous raconter ?

Qu’il y a comme une chape de plomb sur ma tête depuis quelques semaines ? Que même quand je regarde ma vie sous tous les angles et que j’y vois que du bon à la pelle, eh bien je n’arrive pas à ne pas voir un petit nuage gris, tout petit, mais qui fait de l’ombre à mes sourires.

Je pourrais vous raconter aussi comme je n’ai peur de rien, que je suis tellement forte ! Mourir debout au lieu de vivre à genoux etc… mais, je sens bien que mes jambes se font moins solides quand je pose une question très banale, du genre « on risque quoi concrètement en Suisse ? » Je pourrais aussi vous dire que j’ai tout le temps peur, que ma vie est une suite de peurs, et que ça n’empêche pas de se réaliser, malgré tout. Vous dire que chaque fois que Humansnation part avec leurs valises pleines à la rencontre des réfugiés, j’ai l’impression d’avoir un bout qui les accompagne, que j’ai peur pour elles, pour eux, pour les gens qui ont froid, qui ont du quitter leur pays, tout le temps, tout le temps. Parce que ce n’est pas juste. Et quand je vous écris ça j’ai les larmes qui roulent. Pendant trois ans, je n’ai pas lu les journaux, je n’ai pas regardé la télé, par lâcheté ou par protection, je ne sais pas… les deux peut-être. Et j’ai rallumé avec Charlie Hebdo.

Je pourrais vous dire de vous marrer, parce que j’y crois tellement, mais je n’ai rien de drôle sous la main, sous le coude ou sous le menton !
Je pourrais vous dire : ça va passer. Mais qui serai-je pour dire cela ?

Alors quoi ?

Je ne vous dis rien. Je range mon texte, une fois de plus, en me disant que ce n’est pas le moment, que ce n’est pas abouti, juste parce que je ne sais pas quoi vous dire ?

Je peux vous parler de banalités : vous saviez que mon amie Mirella, ne veut pas me tricoter des chauffe-poignets, doux et pleins de couleurs ? Hu ? Mais même ça, c’est loin d’être une banalité : c’est une honte !

Sinon, je peux vous dire que ma mini pirate elle fait des sacrés beaux bonhommes patates avec des bras et des jambes et aussi des oreilles de lapins aux lapins, si, c’est important, un stade de plus. (Bien que je me demande si elle ne m’enfle pas un peu avec ça. Je pense que c’est un génie de la peinture qui sait faire des bonhommes patates depuis des lustres mais qui s’en fout parce qu’elle, ce qu’elle veut c’est de l’expressionisme abstrait). Hum…

Ah oui ! J’ai fait tous mes cadeaux de Noël. Bon je n’en fais que deux à mes enfants. Donc c’était assez vite réglé en fait.

Vous dire que la colère éclate chez moi comme un ballon rempli d’eau qui éclabousse tout sur son passage ? Que le week-end dernier, j’ai cru que je me tapais la tête contre les murs à force de lire sur les réseaux sociaux des abrutis dire des phrases méga réfléchies comme « moi j’vé sortir mon 9mm pour tiré dan toute lé téte ki son pa français ». Super bonne avancée de la race humaine. Quand je dis qu’on est tous amis, c’est vrai qu’un léger doute s’immisce avant de me dire : c’est le côté inculte et peureux qui crée ce genre de choses. Mais où le con réussit, c’est qu’avec ma sensibilité à fleur d’épiderme, il me fâche le con, et il me fâche fort.

Alors il ne reste plus que l’amour. Et je pense que ça, c’est possible de vous en parler. Je vais faire court.

Quand je regarde les mains de ma petite louloutte l’une sur l’autre en train de lire un livre, toute calme, ben moi ça me met le sourire aux lèvres et je me dis : wahooo, ce que je l’aime. Quand l’homme remonte avec le sac de lessive de la buan… non je déconne, quand l’homme me regarde avec ses grands yeux noirs, je n’ai qu’une envie c’est me lover dans ses bras pendant les 50 prochaines années en n’oubliant pas, avant, de décrocher le téléphone, et d’éteindre FB, mon portable et tout ce qui pourrait nous déranger. Quand je vois le soleil à travers les feuilles fragiles orangées, je me dis que personne ne fera mieux. Plusieurs fois par jour, j’ai plein de montées d’amour pour le monde. Mais rien que de l’écrire, on a l’air con dans ce monde de lutte constante. Alors je vais prendre le risque et je vais vous dire que je vous aime.

Moi je vois qu’une solution. On va s’aimer bordel. Et si j’entends quelqu’un murmurer que c’est naïf et que c’est con, ben je lui envoie une dose d’amour en plus jusqu’à ce que ça colle. Et là, collé dans l’amour, le con il aura plus le choix. De toute façon, il pourra plus bouger.



6 commentaires:

  1. Ben oui..
    C'est tout bête, c'est tout simple, c'est tout vrai, c'est tellement çà...
    Tellement que j'en ai la goutte à l'oeil
    Vous souhaite de faire, encore et encore, de belles écritures
    Kazimierz

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  2. ça fait mal au coeur tout ce temps perdu.

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  3. Et bien moi aussi, je vais continuer d'aimer. Même si j'ai plus la force de le dire. Je vais aimer les faibles et les forts. Ceuxvqui ont froid, faim soif et sommeil.
    Ceux qui sont loin et que je ne verrai jamais. Ceux qui me haïssent et me crachent dessus, ceux qui grandissent dans la peur, ceux qui meurent dans l'indifférence. Je vous aime tous. Tous. Et même si je suis à bout de souffle devant la connerie et l'indifférence..... Je vous aime.
    Toi aussi...Nina, je t'aime. N'arrête jamais.

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  4. Et bien moi aussi, je vais continuer d'aimer. Même si j'ai plus la force de le dire. Je vais aimer les faibles et les forts. Ceuxvqui ont froid, faim soif et sommeil.
    Ceux qui sont loin et que je ne verrai jamais. Ceux qui me haïssent et me crachent dessus, ceux qui grandissent dans la peur, ceux qui meurent dans l'indifférence. Je vous aime tous. Tous. Et même si je suis à bout de souffle devant la connerie et l'indifférence..... Je vous aime.
    Toi aussi...Nina, je t'aime. N'arrête jamais.

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  5. Merci! Je t'envoie plein de force et de l'amour. Ne baisse jamais les bras. Je comprends la fatigue. Plein de belles choses. ��

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  6. Personne n'est pleinement libre tant que quelqu'un est opprimé.
    Comme je comprends ton syndrome du petit nuage gris.
    Bisous Samuel

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