mardi 28 avril 2015

Coup de colère : Bashung et moi.



Cette histoire est authentique. Âmes sensibles, s’abstenir.

Par un beau matin de printemps de ce doux mois d’avril 2015, je monte nonchalamment les marches de chez Manor, pour aller m’acheter le dernier album d’Alain Bashung : « Bleu pétrole ».

En débarquant dans les rayons, je recherche dans « variété française », sous la lettre B (jusqu’ici il me semble que je maîtrise la situation), le nom si célèbre de ce Monsieur. Ne trouvant pas après plusieurs minutes, je décide de me rendre en caisse:

« Bonjour Monsieur, je cherche l’album « Bleu pétrole » de Bashung ». Me regarde alors un jeune boutonneux de 15 ans mon cadet, qui me dit d’un air connaisseur : « Okay, heu c’est un groupe récent ? C’est un album qui vient de sortir ? »

Je pourrais m’arrêter là, et juste écrire No Comment. Mais ce serait ignorer la colère et l’anéantissement qui m’a saisi à ce moment là. « BASHUNG ????? » me suis-je écriée ! « Mais je connais pas tout ! » me répond-il du tac au tac, genre je te prends de haut, ma vieille.

Le petit blanc bec prend sa tablette et se lance dans une recherche après m’avoir demandé d’épeler le nom (là je mords gentiment mon sac à main, heureusement il bénéficie d’une zone renforcée dans l’anse, le sac à main, pas le vendeur).

« Voilà, j’ai trouvé ! »
Cool, j’ai cru y passer ma matinée. Et là il me dit : « Ah mais ça, on n’a pas en stock ! ». Ben non, mais pourquoi avoir la compilation des chants des baleineaux alors ? « Je vous le commande, ça fera CHF12.90 ». Je sors mon petit billet et je paie en me disant qu’une page encore se tourne. Si je ne trouve plus du Bashung dans les bacs de CD et qu’ils ne coutent que CHF12.90, c’est le début de la vraie fin. Alors je me dois une dernière explication avec « gras du cheveux » :

« Okay, comme tu dis mon petit, mais tu vois, Bashung ce n’est pas n’importe quel petit boys bande à la con auquel tu dois ton horrible coupe de cheveux trop laquée qui te provoque des excès de sébum sur le front ; Bashung, que tu aimes ou que tu n’aimes pas, d’ailleurs, c’est trois récompenses, dont celle de l'interprète de l'année et du meilleur album pour Bleu pétrole aux 24èmes Victoires de la Musique, il était devenu l'artiste le plus primé de l'histoire de la cérémonie avec un total de douze  trophées, dont un posthume. Et la Légion d’Honneur ! Et même s’il n’avait reçu aucun prix, c’était un auteur-compositeur- interprète et comédien français de génie. Ça ne te dit toujours rien ? »

Non ? Oui je dis « était » car il est mort en 2009. Et non ce n’est pas une excuse pour que tu ne connaisses pas, car en tant que vendeur au rayon musique, je souhaite que tu connaisses également les artistes décédés. Et je vais te donner un filon : « Gaby » ce n’est pas la marque d’un yaourt O%.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire