Jour 2
Nous sommes sortis depuis deux
jours du semi-confinement et j’ai l’impression que ça fait 4 ans que L’Homme
est parti bosser. Hier, j’ai vécu cette journée comme la plus longue de l’année !
L’Homme a enfourché son vélo sous une pluie battante pour rejoindre son école,
il m’a promis un appel a midi, j’ai eu l’impression qu’il m’appelait entre deux
vols durant une escale.
La première fois que j’ai
regardé ma montre il était 9h14 et ensuite ça s’est enchaîné… l’horloge du four
me narguait et je suis sûre qu’elle reculait par moment.
Mini Pirate se lamentait de l’absence
de son papa, et bébé Stitch me demandait du regard où était passé le 4ème
larron. Je leur ai proposé de faire un dessin pour leur père qui n’était, à ce
moment-là parti que depuis 27 minutes.
J’ai failli enfourner les enfants
125 fois. J’ai tenu bon. Roussette me faisait des signes depuis le poulailler,
elle me disait : « tiens bon ! » avec sa petite aile
repliée en signe de pouce pointé vers le haut.
Après une journée pleine, je
me suis croisée dans le miroir, le soir et j’ai eu l’impression d’avoir pris encore
quelques années.
L’Homme est rentré dans un
tonnerre de cri de joie, il a jeté son imperméable jaune, comme un marin de
retour après une pêche sous la tempête. Il y avait de la bravoure, des choses à
se raconter, et pour la première fois en 2 mois, on avait vécu un truc que l’autre
n’avait pas vécu en même temps. Ah !.. ça relance la passion !
Pour le 2ème jour,
on s’est préparé. J’ai masqué l’heure du four. Il est parti avec son Tupperware
sous le bras avec dedans un pain toast et un petit suisse banane. Il avait
enlevé son imperméable jaune, ça faisait moins mélo. Et moi, j’ai géré: je ne
lui ai envoyé que 56 messages vocaux.
J’ai lancé l’atelier « pâte
à sel » vers 16h15 après un goûter de fruits frais. Telle la mère parfaite
entourée de son aura rassurante… A 16h17, mon vocabulaire était un tantinet
moins parfait. Ne mettez pas vos mains abimées dans du sel. Ça fait un mal de
chien. J’ai dit tellement de gros mots que j’ai été punie dans ma chambre ;
et là, j’ai enfin eu le temps de plier le linge.
L’Homme est rentré sans
fanfare mais avec des pistaches. Il paraît même que Fille Aînée pourra peut-être
venir nous voir ce week-end !
Cela dit, Grochâ a décidé de
changer le monde, il se promène avec une pancarte : « pas de nature,
pas de futur ». Il s’est peint les poils des moustaches en vert et s’est
inscrit à un programme de petits-pas-pour-une-vie-meilleure-et-plus-responsable-pour-la-famille-et-la-planète.
J’ai été re-punie vers 17h quand j’ai eu l’audace de ne pas séparer le carton
et le papier d’alu du Ragusa. Pfff. Cela dit, je lui souhaite plein succès,
mais je pense qu’on n’a pas fini de se faire punir !
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