Cette histoire est
authentique. Âmes sensibles, s’abstenir.
Par un beau matin
de printemps de ce doux mois d’avril 2015, je monte nonchalamment les marches
de chez Manor, pour aller m’acheter le dernier album d’Alain Bashung :
« Bleu pétrole ».
En débarquant dans
les rayons, je recherche dans « variété française », sous la lettre B
(jusqu’ici il me semble que je maîtrise la situation), le nom si célèbre de ce
Monsieur. Ne trouvant pas après plusieurs minutes, je décide de me rendre en
caisse:
« Bonjour
Monsieur, je cherche l’album « Bleu pétrole » de Bashung ». Me
regarde alors un jeune boutonneux de 15 ans mon cadet, qui me dit d’un air
connaisseur : « Okay, heu c’est un groupe récent ? C’est un
album qui vient de sortir ? »
Je pourrais
m’arrêter là, et juste écrire No Comment. Mais ce serait ignorer la colère et
l’anéantissement qui m’a saisi à ce moment là. « BASHUNG ????? »
me suis-je écriée ! « Mais je connais pas tout ! » me
répond-il du tac au tac, genre je te prends de haut, ma vieille.
Le petit blanc bec
prend sa tablette et se lance dans une recherche après m’avoir demandé d’épeler
le nom (là je mords gentiment mon sac à main, heureusement il bénéficie d’une
zone renforcée dans l’anse, le sac à main, pas le vendeur).
« Voilà, j’ai
trouvé ! »
Cool, j’ai cru y
passer ma matinée. Et là il me dit : « Ah mais ça, on n’a pas en
stock ! ». Ben non, mais pourquoi avoir la compilation des chants des
baleineaux alors ? « Je vous le commande, ça fera CHF12.90 ». Je
sors mon petit billet et je paie en me disant qu’une page encore se tourne. Si
je ne trouve plus du Bashung dans les bacs de CD et qu’ils ne coutent que
CHF12.90, c’est le début de la vraie fin. Alors je me dois une dernière
explication avec « gras du cheveux » :
« Okay, comme
tu dis mon petit, mais tu vois, Bashung ce n’est pas n’importe quel petit boys
bande à la con auquel tu dois ton horrible coupe de cheveux trop laquée qui te
provoque des excès de sébum sur le front ; Bashung, que tu aimes ou que tu
n’aimes pas, d’ailleurs, c’est trois
récompenses, dont celle de l'interprète de l'année et du meilleur album pour Bleu pétrole aux 24èmes
Victoires de la Musique, il était devenu l'artiste le plus primé de l'histoire
de la cérémonie avec un total de douze
trophées, dont un posthume. Et la Légion d’Honneur ! Et même s’il
n’avait reçu aucun prix, c’était un auteur-compositeur- interprète et comédien
français de génie. Ça ne te dit toujours rien ? »
Non ?
Oui je dis « était » car il est mort en 2009. Et non ce n’est pas une
excuse pour que tu ne connaisses pas, car en tant que vendeur au rayon musique,
je souhaite que tu connaisses également les artistes décédés. Et je vais te donner
un filon : « Gaby » ce n’est pas la marque d’un yaourt O%.
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