Mais qu’est-ce que
je pourrais bien vous raconter ?
Qu’il y a comme
une chape de plomb sur ma tête depuis quelques semaines ? Que même quand
je regarde ma vie sous tous les angles et que j’y vois que du bon à la pelle,
eh bien je n’arrive pas à ne pas voir un petit nuage gris, tout petit, mais qui
fait de l’ombre à mes sourires.
Je pourrais vous
raconter aussi comme je n’ai peur de rien, que je suis tellement forte ! Mourir
debout au lieu de vivre à genoux etc… mais, je sens bien que mes jambes se font
moins solides quand je pose une question très banale, du genre « on risque
quoi concrètement en Suisse ? » Je pourrais aussi vous dire que j’ai
tout le temps peur, que ma vie est une suite de peurs, et que ça n’empêche pas
de se réaliser, malgré tout. Vous dire que chaque fois que Humansnation part
avec leurs valises pleines à la rencontre des réfugiés, j’ai l’impression
d’avoir un bout qui les accompagne, que j’ai peur pour elles, pour eux, pour
les gens qui ont froid, qui ont du quitter leur pays, tout le temps, tout le
temps. Parce que ce n’est pas juste. Et quand je vous écris ça j’ai les larmes
qui roulent. Pendant trois ans, je n’ai pas lu les journaux, je n’ai pas
regardé la télé, par lâcheté ou par protection, je ne sais pas… les deux
peut-être. Et j’ai rallumé avec Charlie Hebdo.
Je pourrais vous
dire de vous marrer, parce que j’y crois tellement, mais je n’ai rien de drôle
sous la main, sous le coude ou sous le menton !
Je pourrais vous
dire : ça va passer. Mais qui serai-je pour dire cela ?
Alors quoi ?
Je ne vous dis
rien. Je range mon texte, une fois de plus, en me disant que ce n’est pas le
moment, que ce n’est pas abouti, juste parce que je ne sais pas quoi vous
dire ?
Je peux vous
parler de banalités : vous saviez que mon amie Mirella, ne veut pas me
tricoter des chauffe-poignets, doux et pleins de couleurs ? Hu ? Mais
même ça, c’est loin d’être une banalité : c’est une honte !
Sinon, je peux
vous dire que ma mini pirate elle fait des sacrés beaux bonhommes patates avec
des bras et des jambes et aussi des oreilles de lapins aux lapins, si, c’est
important, un stade de plus. (Bien que je me demande si elle ne m’enfle pas un
peu avec ça. Je pense que c’est un génie de la peinture qui sait faire des
bonhommes patates depuis des lustres mais qui s’en fout parce qu’elle, ce
qu’elle veut c’est de l’expressionisme abstrait). Hum…
Ah oui ! J’ai
fait tous mes cadeaux de Noël. Bon je n’en fais que deux à mes enfants. Donc
c’était assez vite réglé en fait.
Vous dire que la
colère éclate chez moi comme un ballon rempli d’eau qui éclabousse tout sur son
passage ? Que le week-end dernier, j’ai cru que je me tapais la tête
contre les murs à force de lire sur les réseaux sociaux des abrutis dire des
phrases méga réfléchies comme « moi j’vé sortir mon 9mm pour tiré dan
toute lé téte ki son pa français ». Super bonne avancée de la race
humaine. Quand je dis qu’on est tous amis, c’est vrai qu’un léger doute
s’immisce avant de me dire : c’est le côté inculte et peureux qui crée ce
genre de choses. Mais où le con réussit, c’est qu’avec ma sensibilité à fleur
d’épiderme, il me fâche le con, et il me fâche fort.
Alors il ne reste
plus que l’amour. Et je pense que ça, c’est possible de vous en parler. Je vais
faire court.
Quand je regarde les
mains de ma petite louloutte l’une sur l’autre en train de lire un livre, toute
calme, ben moi ça me met le sourire aux lèvres et je me dis : wahooo, ce
que je l’aime. Quand l’homme remonte avec le sac de lessive de la buan… non je
déconne, quand l’homme me regarde avec ses grands yeux noirs, je n’ai qu’une
envie c’est me lover dans ses bras pendant les 50 prochaines années en
n’oubliant pas, avant, de décrocher le téléphone, et d’éteindre FB, mon
portable et tout ce qui pourrait nous déranger. Quand je vois le soleil à
travers les feuilles fragiles orangées, je me dis que personne ne fera mieux. Plusieurs
fois par jour, j’ai plein de montées d’amour pour le monde. Mais rien que de
l’écrire, on a l’air con dans ce monde de lutte constante. Alors je vais prendre
le risque et je vais vous dire que je vous aime.
Moi je vois qu’une
solution. On va s’aimer bordel. Et si j’entends quelqu’un murmurer que c’est
naïf et que c’est con, ben je lui envoie une dose d’amour en plus jusqu’à ce
que ça colle. Et là, collé dans l’amour, le con il aura plus le choix. De toute
façon, il pourra plus bouger.
Ben oui..
RépondreSupprimerC'est tout bête, c'est tout simple, c'est tout vrai, c'est tellement çà...
Tellement que j'en ai la goutte à l'oeil
Vous souhaite de faire, encore et encore, de belles écritures
Kazimierz
ça fait mal au coeur tout ce temps perdu.
RépondreSupprimerEt bien moi aussi, je vais continuer d'aimer. Même si j'ai plus la force de le dire. Je vais aimer les faibles et les forts. Ceuxvqui ont froid, faim soif et sommeil.
RépondreSupprimerCeux qui sont loin et que je ne verrai jamais. Ceux qui me haïssent et me crachent dessus, ceux qui grandissent dans la peur, ceux qui meurent dans l'indifférence. Je vous aime tous. Tous. Et même si je suis à bout de souffle devant la connerie et l'indifférence..... Je vous aime.
Toi aussi...Nina, je t'aime. N'arrête jamais.
Et bien moi aussi, je vais continuer d'aimer. Même si j'ai plus la force de le dire. Je vais aimer les faibles et les forts. Ceuxvqui ont froid, faim soif et sommeil.
RépondreSupprimerCeux qui sont loin et que je ne verrai jamais. Ceux qui me haïssent et me crachent dessus, ceux qui grandissent dans la peur, ceux qui meurent dans l'indifférence. Je vous aime tous. Tous. Et même si je suis à bout de souffle devant la connerie et l'indifférence..... Je vous aime.
Toi aussi...Nina, je t'aime. N'arrête jamais.
Merci! Je t'envoie plein de force et de l'amour. Ne baisse jamais les bras. Je comprends la fatigue. Plein de belles choses. ��
RépondreSupprimerPersonne n'est pleinement libre tant que quelqu'un est opprimé.
RépondreSupprimerComme je comprends ton syndrome du petit nuage gris.
Bisous Samuel